Derrière l\'autre porte

L'humanité selon la tradition des indiens hopis

 

 

 

 

 

 Voici un texte que j'ai trouvé sur un site, raconté par un indien hopis. L'article est très long, donc je n'ai pris qu'une petite partie du texte, cependant j'ai laisser l'adresse de l'article en bas.

 

Bonne lecture!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PREFACE de Joseph F. Blumrich

Dans notre histoire‚ il y a eu des hommes qui reconnaissaient clairement combien ils savaient peu de choses. Mais‚ il en a existé d’autres qui croyaient tout savoir.
Aujourd’hui ce sont les équations différentielles‚ les ordinateurs et les statistiques qui l’emportent. Les faits solides expliquent tout et le savoir qui provient de la croyance ne vaut guère plus qu’une bulle de savon !
Il existe des courants qui partant de la beauté d’une bulle de savon arrivent à des conclusions surprenantes. Des changements s’annoncent et jettent leur ombre en avant – ou devrions-nous plutôt dire leur lumière ?
C’est pourquoi‚ parmi nous‚ ceux qui cherchent la vérité écoutent – ou commencent à écouter – peut-être des mots venant de sources qui ne sont pas influencées par notre sorte de logique‚ notre manière de penser ou nos traditions. Ce sont des mots qui sont exprimés par des êtres humains qui proviennent d’un monde lointain qui nous est totalement étranger.
Peut-être aimerions-nous établir des relations‚ former des ponts pour pouvoir comprendre ce dont on parle de l’autre côté ?
D’une manière très humble‚ ce livre aimerait contribuer à former de tels ponts. Le livre « Book of the Hopi » m’a donné la meilleure introduction au monde des Hopis. Il m’a permis de reconnaître les ficelles subtiles qui se trouvent dissimulées sous la surface de nos faits solides.
Quelques circonstances que l’on pourrait appeler coïncidences – je n’y crois pas – ont conduit ma femme et moi chez Ours Blanc et sa femme Naomi. Il s’en suivit un temps long – il semblait long mais ne dura que quelques années – jusqu’à l’instauration d’une confiance mutuelle. Enfin‚ Ours Blanc commença à parler. C’était à moi‚ non seulement de l’écouter‚ mais également à apprendre et à comprendre un monde totalement nouveau pour moi.

Comme il fallait s’y attendre‚ la tentative de former un pont entre deux mondes si différents comme celui des Indiens et le nôtre était accompagnée de difficultés de compréhension. Mais‚ il me semble néanmoins que pour diverses raisons‚ notre relation a été favorisée par la chance. L’histoire familiale d’Ours Blanc‚ ainsi que son rôle lors les préparatifs pour le livre « Book of the Hopi » lui a procuré un regard sur les traditions de son peuple qui est sans doute plus vaste que celui de n’importe quel Hopi aujourd’hui. Sa capacité intuitive artistique lui a permis de dessiner et de peindre des images murales qu’il était impossible de se procurer d’une autre manière. Les trois ans de sa vie passée dans notre société occidentale lui ont souvent facilité à donner des explications sous forme d’exemples. De tels éclaircissements étaient nécessaires afin de rendre sa façon de s’exprimer compréhensible pour des gens extérieurs.

D’un autre côté‚ sa connaissance de notre monde‚ n’a jamais conduit Ours Blanc à s’écarter des traditions de sa tribu. Dans la présentation de faits‚ événements et particularités‚ il a toujours été imperturbable. En ce qui concerne sa tribu‚ ses traditions ou religion‚ il est rempli d’une profonde solennité. Si j’ai jamais rencontré un homme qui aiment et préserve passionnément ses racines et convictions ainsi que celles de sa tribu‚ c’est bien Ours Blanc. Son état d’esprit est l’un des principaux piliers de ma conviction en ce qui concerne son intégrité‚ qui devait bien naturellement être démontrée.
J’ai découvert une différence fondamentale entre la façon de penser d’Ours Blanc et la mienne qui reflète non seulement notre origine oppositionnelle‚ mais jette également un trait de lumière sur les problèmes du présent. C’est la différence – et le conflit – entre le savoir qui provient de la croyance et celui basé sur des preuves tangibles. L’incident suivant en rend compte :
J’avais suivi l’affirmation des Hopis concernant les îles par lesquelles ils seraient venus en Amérique du Sud. Et j’avais effectivement trouvé les confirmations décrites plus bas. Cette découverte m’avait enthousiasmé et lorsque j’ai eu l’occasion d’en parler à Ours Blanc‚ j’ai attendu de sa part une réaction similaire. Au lieu de cela‚ il me regarda avec ses yeux sereins et tranquilles et me dit : “Je te l’avais bien dit que nous étions venus par ce chemin‚ n’est-ce pas ?”
Il faut mentionner que notre travail était strictement dirigé sur des développements historiques et leur signification et il n’existait aucune intention de créer une réplique du livre remarquable « Book of the Hopi ».
Le texte transcrit dans la première partie est exclusivement le récit d’Ours Blanc. Il provient de bandes enregistrées qu’il a réalisées lui-même dans ce but‚ ainsi que de nos conversations enregistrées qui étaient nécessaires et servaient à éclaircir‚ compléter et arrondir de l’image. Toutefois‚ comme déjà indiqué‚ j’ai collaboré avec lui pour chercher des formulations et exemples en vue d’une meilleure compréhension‚ c’était ma tâche en temps qu’intermédiaire. En dehors de cela‚ ma participation à cette partie a contribuée à fixer le contenu dans une forme facilement lisible. Les propres mots d’Ours Blanc et ses manières de s’exprimer sont restés intactes autant que possible. En outre‚ la disposition des chapitres et sous-paragraphes ont été réalisés par moi-même. Afin de pouvoir plus facilement retrouver les différentes phases et thèmes.

Ma contribution à l’écriture de la première partie était guidé dans l’intention inconditionnelle de retranscrire le contenu et la forme des révélations d’Ours Blanc sans modifications et autant que possible avec ses propres mots.

INTRODUCTION

Ours Blanc

Ceci est l’histoire de mes ancêtres et des clans qui sont venus sur ce continent. Le continent sur lequel mon peuple vécut longtemps a sombré dans la mer et les gens durent le quitter. Ils durent aller sur un nouveau continent qui sortait de la mer à l’est‚ afin d’avoir un nouveau monde pour eux et faire un nouveau commencement. Tout ceci fut provoqué par leur attitude dans certaines situations. Je te raconterai pourquoi c’est arrivé‚ comment ils sont parvenus sur le nouveau continent que nous appelons le quatrième monde‚ Tóowakachi‚ et ce qui leur est arrivé après.

Mais d’abord‚ je voudrais dire que je suis très reconnaissant à tous ces gens qui m’ont donné le savoir et la compréhension. Beaucoup m’a été raconté quand j’était encore enfant et j’ai appris certaines choses quand j’étais un jeune homme et d’autres quand j’ai été moi-même plus vieux. Mais‚ pendant toutes ces années‚ les grandes cérémonies furent célébrées. C’est grâce à elles que mon peuple tient éveillés les souvenirs de notre histoire.

Comme tu le sais‚ les Hopis‚ dans leurs familles‚ suivent la lignée de la mère. C’est pourquoi j’appartiens au clan de ma mère‚ le clan des coyotes‚ et je dois à ma mère et à ma grand-mère une grande partie de mon savoir‚ ainsi qu’à mon oncle du même clan. Ils m’ont donné un bon enseignement.

Du clan de l’ours‚ d’où est originaire mon père‚ sont sortis les guides et chefs d’Oraibi durant des centaines et des centaines d’années. Ce que j’ai appris‚ par mon père et mon oncle‚ le chef Tawaquaptiwa‚ provient donc de la connaissance du clan de l’ours et des autres clans qui se sont fixés ici.

Il y a encore beaucoup d’autres gens qui m’ont transmis une partie de leur sagesse et de leur savoir et je leur en suis très reconnaissant. Ils font tous partie des clans qui vivent maintenant ici. Ces clans ont conservé leurs souvenirs à travers les peines et les difficultés endurées et causées par leurs migrations qu’ils ont considérées comme faisant partie de leurs devoirs‚ dans le but d’arriver à Oraibi pour aider à la construction de ce lieu en réalisant ainsi les plans du créateur.

Maintenant‚ il est temps de parler de notre peuple‚ pour vous dire qui nous sommes et pourquoi nous sommes ici dans l’espoir que quelqu’un‚ un jour‚ nous comprendra. Même si c’est moi qui parle ici‚ il s’agit du savoir des Hopis que vous allez connaître. De la longue‚ longue histoire des Hopis ressort un avertissement pour vous. Vous allez comprendre plus tard ce que je veux dire quand je raconterai mon histoire. C’est la raison pour laquelle je parle maintenant. Cela nous concerne tous. Peut-être cet avertissement ne viendra pas trop tard.

En racontant notre histoire‚ il faut que tu saches que le temps n’avait pas la même importance. Aujourd’hui‚ le temps semble important‚ le temps rend tout compliqué‚ le temps devient un obstacle. Mais‚ dans l’histoire de mon peuple‚ le temps n’était pas vraiment important‚ ni pour le créateur lui-même. Ce qui compte vraiment est la beauté que nous mettons dans notre vie‚ la manière dont nous accomplissons nos devoirs et notre responsabilité envers le créateur. Les choses matérielles de ce monde sont de peu d’importance pour les Hopis‚ comme tu t’en apercevras quand tu seras chez moi et que tu verras comment nous vivons notre histoire.

Quand tu seras parmi mon peuple‚ dans nos villages‚ tu commenceras à comprendre que ces vieilles femmes et ces vieux hommes‚ qui font l’histoire actuelle‚ n’oublieront jamais l’ancienne histoire qui est écrite dans leur cœur. Et comme l’histoire m’a été révélée‚ je vais essayer maintenant de la transmettre aussi fidèlement que possible.

 

 

 

LES TEMPS ANCIENS

D’après nos traditions‚ nous avons vécu dans deux autres mondes avant de venir dans le troisième monde – puis‚ dans le quatrième‚ dans lequel nous sommes maintenant.

Dans le premier monde‚ la divinité Táiowa créa l’homme. Táiowa a créé toutes les choses dans cet univers. Il n’y a rien qu’il n’ait réalisé. L’endroit où il se trouve est appelé “la hauteur”‚ beaucoup de gens l’appellent “ciel”. Personne ne sait où cela se trouve‚ mais à partir de là‚ il dirige l’univers. Il a donné un cerveau à l’homme‚ il lui a donné le savoir‚ il lui a donné tout ce dont l’homme a besoin dans sa vie. Et il lui a donné la loi et les devoirs auxquels il doit obéir dans cet univers.

Le premier monde fut détruit par le feu‚ parce que les hommes sont devenus méchants. Mais notre peuple‚ ceux qui dans des temps plus récents sont devenus les Hopis‚ survécut à la destruction‚ parce que notre peuple fut choisi pour conserver la connaissance de ces faits à travers les temps‚ jusque dans le présent‚ et de la transmettre dans le futur.

Le deuxième monde fut détruit par la glace. Encore une fois‚ notre peuple survécut et arriva dans le troisième monde‚ le troisième continent. Tous ces événements et les événements ultérieurs sont encore vivants dans nos coutumes religieuses.

 

 

 

LE TROISIEME MONDE

 

Le nom du troisième monde était Kásskara. Peu de gens‚ aujourd’hui‚ connaissent la signification de ce très vieux mot. Je l’ai apprise par Otto Péntewa qui s’en est souvenu‚ cela signifie “mère terre”. Nous l’appelons aussi “le pays du soleil” parce que nous aimons bien faire référence au soleil et à la terre qui nous gardent en vie.

Kásskara était un continent. Peut-être était-ce le même qui est appelé aujourd’hui Mu ou Lémurie. La plus grande partie du continent se situait au sud de l’Equateur‚ seulement une petite partie se trouvait au nord. C’était un pays très beau. Comparé à aujourd’hui‚ c’était presque un paradis. Nous devions travailler mais nous n’avions pas besoin de travailler dur. Depuis nos débuts dans le premier monde‚ nous avions suivi le plan de notre créateur et avions cultivé notre nourriture nous-mêmes. Dans ces temps‚ nous avions choisi le maïs comme nourriture principale‚ nous l’avons amené dans le deuxième monde et nous avons continué à en vivre dans le troisième monde. Quand tu vois notre maïs‚ pense au fait que les Hopis l’ont depuis des temps très très anciens‚ déjà depuis le premier monde.

La connaissance que nous cherchions et qui nous fut donnée concernait les plantes et les animaux. Nous voulions savoir pourquoi les feuilles étaient vertes et les fleurs multicolores. Nous pouvions communiquer avec les plantes et les animaux. Nous avions ce que vous appelez des connaissances scientifiques‚ mais nous ne les utilisions pas pour la fabrication d’objets dont on a besoin pour soumettre d’autres gens.

Les gens avaient de l’estime les uns pour les autres. Les clans avaient leurs propres chefs‚ mais ils avaient tous un grand chef spirituel. Dans la vie des Hopis‚ il y a toujours eu un clan qui a la suprématie pour un certain temps afin de veiller à ce que nous remplissions bien nos obligations et responsabilités‚ ainsi que notre bonne conduite dans la vie. Quand nous avons hérité de ce monde-là‚ c’était le clan de l’arc qui avait le pouvoir. Pour cette raison‚ le chef de tribu du clan de l’arc était le souverain de Kásskara.

Au début‚ tout allait bien à Kásskara. Beaucoup plus tard‚ les hommes commencèrent‚ petit à petit‚ à perdre l’estime les uns pour les autres ; d’abord quelques-uns‚ puis de plus en plus. Comme tu le vois‚ nous sommes exactement comme les autres hommes. Je peux comparer cela avec ce qui se passe aujourd’hui dans les organisations : les gens veulent avoir un certain rang‚ du pouvoir‚ ils veulent leur part. La même chose est arrivée à Kásskara. Ce fut surtout le cas pour le clan de l’arc‚ mais les chefs de haut rang de ce clan restèrent bons.

Avant de continuer l’histoire de Kásskara‚ je dois te dire que‚ naturellement‚ nous n’étions pas les seuls sur la terre. Dans d’autres pays‚ il y avait aussi des gens.

 

 

Atlantis

A l’est de chez nous se trouvait un continent que nous avons appelé Talawaitichqua‚ “le pays de l’est”. Dans la langue hopie‚ tichqua veut dire “terre”‚ la surface d’un continent‚ et la première partie du mot signifie “matin”‚ ou “lever du soleil”.

 

 

Entre ce continent et nous‚ il y avait une grande surface d’eau. Aujourd’hui‚ on appelle ce continent Atlantis et je continuerai à l’appeler ainsi car‚ pour toi‚ c’est un mot plus familier.

Au début du troisième monde‚ les gens d’Atlantis étaient aussi paisibles que nous. Nous avons‚ bien sûr‚ la même origine divine. Ils avaient les mêmes symboles que nous. Mais‚ avec le temps‚ ils changèrent. Ils commencèrent à explorer les secrets du créateur que l’homme ne doit pas connaître. Tu sais‚ il existe des secrets qui ne sont destinés qu’à la déité et‚ quand les hommes commencèrent à les étudier‚ ils enfreignirent cette loi. L’homme‚ en fait‚ a le même pouvoir que le créateur‚ mais le créateur garde des secrets que les hommes ne doivent pas chercher à comprendre. Cette affaire concernant les secrets est très très sérieuse. Parlons de notre temps à nous pour que tu comprennes ce que je veux dire et pour te permettre d’avoir une idée sur ce que les Hopis croient.

Vous avez développé beaucoup de choses‚ par exemple des avions. Quand mon oncle m’a amené à Oraibi voir la lithographie d’un avion à réaction‚ qui est naturellement beaucoup plus ancien que vos avions à réaction d’aujourd’hui‚ il m’a dit : “Ce sera très très bien de voler à nouveau à travers les airs‚ comme l’a fait notre peuple avant. Quand il y a quelque part‚ dans le monde‚ très loin‚ une catastrophe‚ on peut apporter du secours (nourriture‚ médicaments‚ outils). Mais on va également apporter la mort aux hommes à des centaines de miles de distance. Et c’est en cela que l’on désobéira à la loi divine.”

Comment pouvez-vous séparer ces deux choses si vous faites des recherches sur des secrets dont les hommes ne savent pas encore faire une bonne utilisation ? Pense à toi : supposons que tu aies fait une découverte scientifique dans le domaine des fusées et que quelqu’un fasse un mauvais usage de ta découverte. Toi‚ tu ne le ferais pas‚ mais c’est ta découverte. Sais-tu vraiment où commence et se termine ta responsabilité ?

Et maintenant‚ ils essaient de produire la vie artificiellement – et un jour également l’homme. Cela fait partie de ce que nous appelons des recherches sur le sang. Et il n’est pas bien de faire cela !

Naturellement‚ vous pouvez faire des recherches sur le fonctionnement de votre corps afin de savoir ce qui guérit et ce qui vous donne une longue vie. Le créateur veut que nous le fassions. Il veut que nous profitions de la vie et que nous ayons aussi peu de travail pénible que possible et que tout ce qui est bon‚ toute la joie‚ tout le bonheur de ce monde nous échoient. Mais ces autres choses‚ vous ne devez pas les faire‚ non !

Nous pouvons résumer tout cela en deux phrases. Le créateur divin nous a dit : “Si vous voulez être mes enfants‚ vous ne devez pas utiliser votre savoir pour soumettre‚ détruire‚ tuer ou faire une mauvaise utilisation de ce que je vous ai donné. Si vous ne respectez pas cette loi‚ vous n’êtes pas mes enfants.”

Vers la fin du troisième monde‚ il y avait une femme comme guide suprême d’Atlantis. Dans notre langue‚ nous pouvons l’appeler une Kickmongwuity‚ une prêtresse suprême ; à vos yeux‚ elle aurait été tout simplement une reine. Elle était très puissante et très belle. Elle a utilisé sa puissance et la beauté de son corps pour soumettre les chefs de son peuple. Elle reçut d’eux tellement de bijoux que nous l’avons appelée “la femme turquoise”. Parmi ces personnalités‚ se trouvaient des savants que l’on pourrait appeler des “leaders douteux”. Un homme savant n’est pas systématiquement un homme bon. Elle avait beaucoup de succès auprès de ces hommes et c’est ainsi qu’elle est devenue souveraine de tout le continent. Atlantis étendit son influence et soumit des peuples dans les pays qui se trouvaient plus loin à l’est‚ que nous appelons aujourd’hui Europe et Afrique. Bien qu’Atlantis fut un petit pays‚ il avait une très grande influence. Tu peux le comparer à l’Angleterre. C’est également un petit pays‚ mais quelle influence il avait !

Les Atlantes avaient également fait des recherches sur les secrets du créateur‚ qu’ils n’auraient pas dû connaître. Comme je te l’ai dit‚ ils en ont pris connaissance trop tôt. Spirituellement‚ ils n’étaient pas encore prêts‚ ils ont utilisé leur savoir pour soumettre d’autres peuples. Et en cela‚ ils ont enfreint l’ordre divin. Certains y ont même perdu leur vie. Ils ont également étudié d’autres planètes et ils s’y sont même rendus‚ mais comme c’étaient des planètes mortes‚ ils ne pouvaient y vivre. Ils devaient donc rester sur notre vieille terre. C’est alors qu’ils se sont retournés contre Kásskara. Ils savaient que‚ moralement et spirituellement‚ nous étions beaucoup plus forts‚ cela les a rendus envieux. C’est pourquoi la reine voulut également conquérir notre pays et soumettre notre peuple. Elle a menacé notre souverain de réunir tous ses vaisseaux spatiaux au-dessus de notre continent et de nous détruire de là-haut. Mais il refusa de céder. Il y eut un long temps de pourparlers que l’on peut aussi appeler conférences. Tous les grands hommes de cette époque tinrent des réunions.

 

Comme je te l’ai déjà dit‚ il y avait parmi nous des gens qui étaient devenus avides de rang et de pouvoir. Leur croyance religieuse devenait plus faible et les gens n’avaient plus beaucoup d’estime les uns pour les autres. Nous étions dans une situation que l’on peut très bien comparer à la situation actuelle.

Avec le temps‚ l’influence de cette femme conduisit à une scission de notre peuple. Elle commença à en amener de son côté. Il s’agissait d’hommes avides de pouvoir dont je t’ai parlé. Ils se détournèrent de nos lois et se dirent à eux-mêmes : “Si nous sommes du côté des Atlantes et acceptons leurs exigences‚ nous aurons peut-être plus tard une bonne part du pouvoir.”

Les méchants prirent le dessus. Ils avaient étudié de nombreux secrets du créateur que l’humanité ne doit pas connaître‚ mais nous‚ nous n’y avons pas pris part. Nous voulions être et rester le peuple pacifique qui était reconnu‚ à cette époque‚ comme tel. Je crois qu’en réalité ce fut le créateur qui utilisa son pouvoir pour nous détourner de ces choses.

Les chefs se réunirent de nombreuses fois. Mais le groupe de ceux qui avaient des connaissances scientifiques fut beaucoup plus fort et ils vinrent pour attaquer mon peuple avec le matériel de leurs pouvoirs et de leur invention.

Tout ce que je te raconte‚ ainsi que les événements ultérieurs‚ je les ai appris par ma grand-mère. Mais j’ai aussi discuté avec un homme qui est le dernier à connaître l’histoire du clan de l’arc. Je l’ai fait parce que‚ dans notre histoire‚ on dit que ceux du clan de l’arc avaient fait les pires choses. Il confirma ce qui s’était passé et dit : “Oui‚ nous l’avons fait.”

De très haut dans les airs‚ ils dirigèrent leur force magnétique sur nos villes. Mais ceux de notre peuple qui n’avaient pas quitté le chemin véritable de notre créateur furent rassemblés dans une certaine région afin d’être sauvés.

Hier‚ lors d’une réunion dans une kiva de Shongopovi‚ nous avons eu une longue discussion sur notre situation actuelle. Nous voyons en ce moment survenir les mêmes choses que celles qui se sont passées juste avant la destruction du troisième monde. La raison de nos soucis est que nous savons ce qui arrivera. Dans cette réunion‚ il fut clair que le problème crucial des Hopis est le problème de la terre et ce fut un problème semblable qui amenât les spationautes vers nous. Nous savons que nous avons atteint le point de non retour.

Nous avons également évoqué Kásskara‚ la reine d’Atlantis et comment fut détruit le troisième monde. J’ai pensé à ma grand-mère qui m’a dit qu’il arriverait la même chose que ce qui est survenu il y a très longtemps.

 

 

LA DESTRUCTION DU TROISIEME MONDE

Notre peuple avait des connaissances comparables à celles d’Atlantis‚ mais il les a utilisées uniquement à des fins utiles et bonnes. Comme je te l’ai déjà dit‚ nous avons étudié les secrets de la nature‚ la puissance du créateur dans les choses vivantes.

Mon peuple ne se défendit pas quand il fut attaqué. Et il eut raison !

Si cela te semble étrange‚ regarde ce que les Hopis font aujourd’hui. Le gouvernement des Etats-Unis nous a donné une réserve. Te rends-tu compte ? Et puis ils sont venus pour en couper des morceaux. Notre pays‚ ils l’ont réduit de plus en plus. Mais nous ne nous sommes pas défendus par la force. Chaque fois que le gouvernement fait cela‚ nous disons : “ce n’est pas juste”‚ comme nous l’a demandé le créateur. Nous savons que nous ne serons pas détruits‚ ce sont eux qui le seront les premiers.

Mais même si nous ne nous sommes pas défendus activement‚ nous avions quand même notre bouclier de protection. Je ne sais pas t’expliquer scientifiquement ce qu’était ce bouclier et comment il fonctionnait. Mais ma grand-mère me l’a expliqué de la façon suivante : s’il y a de la foudre‚ celle-ci peut atteindre le bouclier mais là elle explose. Elle ne traverse pas le bouclier. Je me rappelle bien comment ma grand-mère m’a montré la façon dont le bouclier agit. Un jour‚ j’étais encore enfant‚ elle prit une cuvette‚ la retourna et dit : “maintenant‚ tu es sous la cuvette‚ si quelque chose tombe dessus‚ cela ne te fera pas mal.” Peut-être devrais-je te dire ici que toutes les histoires qu’elle me racontait‚ il me fallait toutes les répéter. Quand je me trompais‚ elle m’interrompait et je devais recommencer. C’est pourquoi je connais par cœur tout ce que ma grand-mère m’a raconté.

C’est ainsi que toutes les bombes‚ ou quoi que cela ait pu être‚ ont explosé loin au-dessus et le bouclier protégea tous les gens qui devaient être sauvés et qui avaient été rassemblés dans une certaine région. Nous seuls avons été sauvés. Des villes furent attaquées et beaucoup de gens périrent.

Et puis – comme disait ma grand-mère – quelqu’un a appuyé sur le mauvais bouton et les deux continents ont sombré. Ce ne fut pas le déluge universel. La terre entière ne fut pas détruite et tous les hommes ne furent pas tués. Atlantis s’enfonça très vite dans l’océan‚ mais notre troisième monde‚ Kásskara‚ s’enfonça très lentement. 

 

Laisse-moi t’expliquer pourquoi cela s’est passé ainsi : Supposons que je veux tuer quelqu’un et que j’ai un complice. Nous sommes d’accord pour le faire. Même si c’est moi qui tue‚ lui‚ le complice‚ le fait en pensée. Mais il n’est pas autant coupable que moi. Il aura une nouvelle chance par la réincarnation‚ mais pas moi. C’est la raison de la destruction rapide d’Atlantis : ce sont eux qui ont attaqué. Nous‚ ou quelques-uns des nôtres‚ étions seulement des collaborateurs lors de l’attaque de Kásskara par Atlantis.

C’est pourquoi la faute de notre côté fut mineure et notre groupe eut une nouvelle chance. Si nous avions été aussi fautifs que les Atlantes‚ nous aurions été détruits aussi rapidement.

La puissance qui se trouve hors de toute capacité humaine ne voulut pas permettre que le peuple de la paix soit anéanti complètement. Ces gens étaient des réincarnations d’hommes qui avaient vécu dans le deuxième monde‚ Topka‚ et qui avaient suivi les lois du créateur. C’était sa volonté de donner à ceux qui devaient être sauvés les moyens d’y parvenir.

Je sais que beaucoup de gens auront une opinion différente‚ mais nous sommes le peuple élu. Nous avons été sauvés et nous sommes venus ici parce que‚ depuis le premier monde‚ nous avons toujours obéi à la loi !

Nous allons voir maintenant ce qui se passa ensuite et quel rôle jouèrent les Kachinas qui nous ont amenés sur ce continent‚ dans le quatrième monde.

Mais d’abord‚ je dois te parler des Kachinas eux-mêmes.

 

 

Les Kachinas

Dans le troisième monde‚ et déjà depuis le premier monde‚ nous étions en relation avec les Kachinas. Kachine signifie “initié estimé de haut rang”. Dans les premiers temps‚ ils s’appelaient Kyápchina‚ mais comme notre langage a évolué avec le temps‚ nous disons maintenant Kachinas. En fait‚ Kyápchina désigne une seule personne. Quand on veut parler de plusieurs Kachinas‚ on dit Kyákyapichina‚ c’est le pluriel. Le mot Chinakane signifie “pousse”‚ la pousse d’une plante‚ mais ici il désigne la croissance spirituelle que les Kachinas nous donnent.

 

Les Kachinas peuvent être visibles‚ mais parfois ils sont également invisibles. Ils viennent de l’espace. Ils ne viennent pas de notre système solaire‚ mais de planètes très éloignées. Il faudrait à nos astronautes plusieurs générations pour y parvenir. Le nom Hopi pour ces planètes est Tóónátakha‚ cela signifie qu’elles sont proches les unes des autres‚ pas dans le sens matériel mais dans le sens spirituel‚ parce que tous leurs habitants ont la même responsabilité‚ ils travaillent tous étroitement ensemble. C’est pourquoi nous pouvons traduire le mot par “Confédération des planètes”. Comme nous savons qu’il s’agit de douze planètes‚ nous pourrions dire également “Confédération des douze planètes”.

Les Kachinas peuvent se déplacer très rapidement et‚ pendant que je prononce cette phrase‚ ils peuvent parcourir de longues distances. Ils n’ont besoin que de quelques secondes ; leurs vaisseaux volent grâce à une force magnétique‚ même quand ils font le tour de la terre.

Les rangs des Kachinas dépendent de leurs capacités. Ils s’appellent tous Kachinas‚ mais certains sont appelés également “Wu’yas”. Dans votre langue‚ “Wu’ya” signifie “divinit锂 mais cela n’est pas tout à fait exact car Wu’ya désigne quelqu’un qui possède une grande sagesse‚ un homme ou une femme vieux et sages. Si tu voulais comparer les Kachinas et les Wu’yas avec vos personnages chrétiens‚ vous diriez “anges” pour les Kachinas et “archanges” pour les Wu’yas. Ce sont tous des anges‚ mais les plus élevés de rang vous les appelleriez archanges. Les divinités se situent au-dessus des Kachinas et au-dessus de tous se trouve le créateur. Seuls les Kachinas sont en relation avec les êtres humains‚ pas les divinités. Ce sont elles qui donnent les instructions aux Kachinas.

Pour les enfants‚ on les appelle tous des Kachinas. On fait cela pour familiariser l’enfant avec les “initiés”. Il serait trop difficile de leur expliquer la différence. C’est ici que les poupées Kachinas jouent un rôle‚ car elles habituent l’enfant à l’apparence physique pour que l’enfant n’ait pas peur en voyant les danseurs.

Même les étrangers qui viennent acheter ces poupées les appellent des Kachinas car‚ n’y connaissant rien‚ ils ne font pas la différence. Nous faisons de même avec les montagnes de San Francisco. On peut les voir‚ elles sont hautes et un enfant comprend lorsqu’on lui dit que c’est là que se rendent les Kachinas quand ils nous quittent. Pense à ce que vous dites à vos enfants au sujet du Père Noël et de l’enfant Jésus.

Mais quand l’enfant est accueilli parmi les adultes‚ on lui explique la différence. Pour les adultes‚ les Kachinas viennent d’une planète très éloignée‚ et quand ils nous quittent ils y retournent. Les hommes qui exécutent les danses représentent des êtres savants de différents rangs qui sont venus chez nous il y a longtemps.

Il y a trois sortes de Kachinas. Les premiers s’occupent de la continuité de la vie (survivance). Dans nos danses‚ ils apparaissent au milieu de l’hiver quand‚ dans la nature‚ toute vie dort. Ils nous offrent la certitude que la vie reviendra et continuera. Et comme la réincarnation fait partie de la continuité de la vie‚ cela signifie que nous naîtrons à nouveau et que nous aurons la possibilité de nous améliorer.

Le deuxième groupe est constitué par les enseignants. Nous apprenons d’eux qui nous sommes et où nous sommes‚ quelles sont les influences que nous pouvons subir et ce que nous devons faire.

Le troisième groupe représente les gardiens de la loi. On peut aussi les appeler “ceux qui nous avertissent‚ nous mettent en garde”‚ car ils nous parlent pendant longtemps‚ mais un jour viendra où il ne nous avertiront plus‚ mais au contraire ils nous puniront pour tout le mal que nous aurons fait.

Des enfants sont nés à la suite d’une relation mystique entre nos femmes et les Kachinas. Je te raconterai plus tard des légendes qui relatent ce fait. Nos gens pouvaient toucher les Kachinas‚ il y avait donc une proximité physique entre les Kachinas et les êtres humains. Mais‚ même si cela semble étrange‚ il n’y a jamais eu de rapports sexuels. Les enfants ont été conçus de façon mystique. De tels enfants‚ quand ils grandissaient‚ avaient une grande connaissance et une grande sagesse‚ et même parfois des pouvoirs surnaturels qu’ils avaient reçus par leur père spirituel. C’étaient toujours des hommes magnifiques‚ puissants‚ qui étaient toujours prêts à aider et jamais à détruire.

Les Kachinas sont des êtres corporels‚ c’est pourquoi ils ont besoin de vaisseaux pour les voyages dans nos airs et pour retourner sur leurs planètes. Les vaisseaux spatiaux ont différentes tailles et noms. L’un d’eux est Patoowa‚ “l’objet qui peut voler au-dessus de l’eau”. Pahu veut dire eau dans notre langue‚ et Toowata est un objet avec une surface courbe. En raison de cette forme‚ nous l’appelons aussi “bouclier volant”.

Je vais te raconter à quoi il ressemble. Si on coupe une calebasse en deux‚ on obtient une forme qui a l’aspect d’une coupe ou soucoupe ; si on assemble deux de ces parties‚ on obtient la forme du vaisseau que l’on utilisa jadis pour se rendre sur ces planètes. Quand on est assis à l’intérieur‚ on peut se déplacer dans toutes les directions et on ne tombe pas‚ quelle que soit la vitesse. Comme il a cette forme‚ nous l’appelons Inioma.

Chez les Hopis‚ on sait que quelques-uns des nôtres ont volé dans ces vaisseaux et que ces vaisseaux ont également été utilisés dans d’autres pays‚ car les Atlantes sont venus chez nous dans ces vaisseaux.

Près d’Oraibi se trouve un dessin rupestre représentant une femme dans un bouclier volant. La flèche est un signe de grande vitesse. La femme porte les cheveux d’une femme mariée.

 

Les deux moitiés sont tenues ensemble par une “bride”. Celui qui conduit le vaisseau doit actionner cette “bride”. Quand il la tourne à droite‚ le vaisseau monte‚ quand il la tourne à gauche‚ il descend. Le vaisseau n’a pas de moteur comme les avions et n’a pas besoin de carburant. Il vole dans un champ magnétique. On doit seulement connaître la bonne hauteur. Si l’on veut se diriger vers l’est‚ on choisit une certaine hauteur‚ si l’on veut aller vers le nord‚ on choisit une autre hauteur‚ etc. Il suffit de monter à la hauteur correspondant à la direction choisie et le vaisseau vole dans le courant désiré. De cette manière‚ on peut atteindre n’importe quel endroit à l’intérieur de notre atmosphère‚ mais on peut également quitter la terre.

C’est très simple !

 

 

 

 

L'humanité selon la tradition des indiens Hopis

 



16/07/2011
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